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Paysages divisés

Tout en s’éloignant des thèmes symbolistes, Henri Martin en gardera toujours la poésie mystérieuse des attitudes, l’atmosphère secrète et diffuse des paysages et une certaine spiritualisation des formes baignées par la sérénité des figures traditionnelles, de l’allégorie. Études préalables à de grandes fresques, Esquisse des vendanges (escalier d’honneur de la Préfecture de Cahors, avant 1927), Les paveurs (Conseil d’État au Palais Royal, vers 1925) ou encore Les regains (Capitole de Toulouse, 1910), illustrent bien ce lyrisme tout en révélant le goût pour les grands décors.

De retour d’Étaples à Paris, à partir de 1894, Henri Le Sidaner s’oriente vers le symbolisme et s’intéresse aux scènes paysagères nocturnes ou crépusculaires permettant d’étudier les effets de la lumière, en particulier le clair de lune. De 1898 à 1900, il s’installe à Bruges avec sa compagne Camille Navarre. C’est à l’occasion de ce séjour que l’artiste trouve son expression artistique singulière, une peinture intimiste et poétique alliant symbolisme et impressionnisme. Le canal, Amiens (1901), illustre bien cette période. En 1901, Le Sidaner loue, puis achète, une maison à Gerberoy (Oise) qu’il rénovera au fur et à mesure en attachant comme Monet à Giverny, une place remarquable au jardin et à son aménagement paysager. Dorénavant, Gerberoy constituera pour le peintre son inspiration majeure, plus de cent toiles y seront réalisées dont La table bleue, Gerberoy, 1923 et La table et la maison, 1935.